Roulettes
Plusieurs appareils de manutention sont offerts avec un choix de roulettes. Une sélection bien pensée réduira les forces à appliquer pour propulser et diriger le chariot.
Ce qui distingue la roulette de la roue
Contrairement à la roue, la roulette est montée en chape, c'est-à-dire que son axe est supporté de part et d'autre de la roue.
Le choix des roulettes
Le choix des roulettes sera fait en fonction de :
- la charge à transporter
- la nature et l'état de la surface de roulement
- la manoeuvrabilité recherchée et la conception du train de roulement
1. La charge à transporter
Comme pour le choix des roues, le poids de la charge à transporter par le chariot est à considérer dans le choix du nombre et de la capacité de charge des roulettes.
La capacité d'une roulette est basée sur le poids total que la roulette est capable de supporter. La charge à transporter par roulette est égale au poids du chariot et de la charge à transporter divisé par le nombre de roues en contact avec le sol. Pour tout chariot de plus de 3 roues, on soustraira une roue au nombre total de roues. Cette opération vise à tenir compte des inégalités du sol.
Pour les chariots de manutention qui déplacent des charges d'environ 100 à 800 kg, les roulettes ont une chape constituée d'un matériau plus robuste et le pivot doit être fixé sur platine plutôt que sur tige.
Exemple de calcul de la charge par roue
Poids du chariot : 50 kg
Charge maximale : 1 000 kg
Total du poids maximal pour les roues : 1 050 kg
Nombre désiré de roulettes : 4
Enlever 1 roulette pour le calcul : 4 - 1 = 3
Poids total par roue : 1 050 kg ÷ 3 = 350 kg/roue
Résultat : chaque roulette doit avoir une capacité minimale de 350 kg.
2. La nature et l'état de la surface de roulement
Le type de roulette à choisir (pleine ou pneumatique) dépend de la surface de roulement du plancher. Une roulette pleine est avantageuse sur une surface molle comme du tapis, par exemple. Les roues ou roulettes pneumatiques conviennent aux surfaces dures (asphalte, béton, bois, céramique), non huileuses, exemptes de produits chimiques ou de métal coupant.
Les roulettes pneumatiques absorbent bien les chocs et les contrecoups sur des surfaces inégales. Elles permettent un roulement égal et efficace. Leur performance diminue si elles ne sont pas assez gonflées ou si elles sont écrasées par une charge trop lourde.
Plusieurs choix de matériaux sont offerts pour les roulettes : caoutchouc moulé, caoutchouc pneumatique, caoutchouc thermoplastique, polyuréthane, polyoléfine, acier inoxydable, fonte, roues pleines anticrevaison en polyuréthane, etc. Certains matériaux conviennent mieux aux températures extrêmes, aux surfaces huileuses, aux produits chimiques corrosifs ou à d'autres types particuliers d'environnements ou de surfaces de sol. Chaque fabricant propose généralement un tableau d'information pour faciliter ce choix.
3. La manœuvrabilité recherchée et la conception du train de roulement
Manœuvrabilité et types de roulettes
On distingue 2 principaux types de roulettes : les roulettes fixes et les roulettes pivotantes.
Les roulettes fixes permettent de maintenir une trajectoire rectiligne. Les roulettes pivotantes permettent les manœuvres de virage du chariot. Un chariot muni uniquement de roulettes pivotantes sera plus difficile à manœuvrer. C'est pourquoi la plupart des chariots sont composés de roulettes fixes et pivotantes. Un train de roulement bien adapté aux besoins permet de faciliter les manœuvres et de diminuer l'effort requis.
Déport de la roulette pivotante
Le pivotement de la roulette sera facilité par un déport suffisant. Le déport correspond à la distance entre l'axe géométrique de la roulette et l'axe de pivotement de la roulette. Un déport plus important facilitera le démarrage du chariot en permettant à la roulette de pivoter plus facilement pour s'orienter dans la direction du déplacement.
Utilité d'un frein
Il est recommandé que le chariot soit équipé d'un dispositif d'immobilisation (NF EN 1757-3). Ce dernier peut être commandé, par exemple, à l'aide d'un levier situé sur la poignée ou d'une pédale, qui bloque les roulettes.
Plusieurs possibilités sont offertes sur le marché pour bloquer la roulette ou le pivot, ou les 2 à la fois : verrou pivotant, blocage directionnel, frein à blocage total, système à double blocage simultané, etc.
Selon la norme NF EN 1757-3, ce frein doit être capable de maintenir l'appareil à l'arrêt sur un sol plat.
L'entretien des roulettes
Il est fréquent de constater un manque de lubrification ou une accumulation de saletés autour de l'axe de la roue (poussières, fils, cheveux, etc.). Cette accumulation augmente la résistance et fait en sorte que la force à exercer pour déplacer le chariot est plus élevée, en plus de réduire la vie utile de la roulette. Une inspection et un entretien périodiques sont recommandés, en se référant au manuel du fabricant.
Il peut être utile de prévoir des fixations permettant un remplacement des roulettes sans l’aide d’outillage spécialisé.
Quelques définitions
Les roulettes peuvent être fixées au chariot par une platine ou une tige.
Platine
La platine est une plaque trouée. La fixation à platine est le mode de liaison d'un chariot avec ses roulettes dont la monture est constituée, dans sa partie supérieure, d'une platine qui permet sa fixation au châssis du chariot.
Tige
La fixation à tige est le mode de liaison d'un chariot avec ses roulettes dont la monture est constituée, dans sa partie supérieure, d'une tige qui s'emboîte dans la partie femelle du châssis. Ce type de fixation est moins robuste mais convient pour un chariot de faible capacité.
Chape
Pièce comportant 2 joues à travers lesquelles passe un axe et entre lesquelles tourne une roue de manutention. La chape peut être fixe ou pivotante, droite ou déportée. Au Québec, on utilise aussi le mot fourche.
Monture
La monture de roulette de manutention est l'assemblage constitué d'une chape et d'une pièce de fixation. Il existe 2 types de montures : la monture fixe et la monture pivotante.