Renversement mortel d’un chariot élévateur à Saint-Eustache : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à M. Stephan Majeau, directeur du service du Groupe Motoplex St-Eustache, le 18 septembre 2020.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Majeau et trois travailleurs procédaient au déchargement de châssis de remorque pour pontons dans la cour de l’établissement. Pour ce faire, ils ont utilisé deux chariots élévateurs afin de lever et de déplacer en tandem les châssis, empilés sur un camion de livraison. Pendant la manœuvre, M. Majeau a effectué un virage avec son chariot et s’est rapproché de celui de son collègue, ce qui a eu pour effet d’amorcer le renversement de son chariot. La roue avant gauche de l’autre chariot, plus petit, s’est alors soulevée. Son collègue a tenté sans succès une manœuvre pour le rééquilibrer, mais le renversement latéral des deux chariots est survenu. En se précipitant hors de sa cabine, M. Majeau s’est retrouvé dans la trajectoire de renversement de l’autre chariot élévateur et a été écrasé par celui-ci. Les secours ont été appelés et M. Majeau a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident.
- Durant le déplacement de châssis de remorque, suspendus à deux chariots élévateurs, un des caristes est écrasé lors du renversement de ceux-ci.
- Lorsque son chariot élévateur est en équilibre critique, le cariste se précipite hors de sa cabine vers le deuxième chariot élévateur.
- L’absence de gestion concernant la santé et de la sécurité conduit à l’improvisation d’une méthode dangereuse de déchargement des châssis.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit le levage des châssis à l’aide des chariots élévateurs et a exigé l’élaboration d’une méthode sécuritaire de levage. Elle a également interdit l’utilisation des deux chariots élévateurs impliqués dans l’accident.
De plus, la CNESST a demandé à l’employeur d’élaborer un programme de formation des caristes et de former ses travailleurs sur l’utilisation sécuritaire d’un chariot élévateur. Elle a également demandé à l’employeur de mettre en place un programme d’inspection et d’entretien des chariots élévateurs.
L’employeur s’étant conformé à ces exigences, la CNESST a autorisé la reprise du levage des châssis par une entreprise spécialisée.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés à un renversement d’un chariot élévateur, des solutions existent, notamment :
- déterminer des méthodes de levage sécuritaires, notamment en choisissant les appareils de levage appropriés et les accessoires prévus à cet effet selon les caractéristiques de la charge à lever;
- appliquer les règles de l’art et les recommandations du fabricant pour le levage de charges à l’aide d’un chariot élévateur;
- utiliser en tout temps un dispositif de retenue du cariste, tel que la ceinture de sécurité, pour éviter de se faire écraser en cas de renversement du chariot élévateur;
- s’assurer, en tant qu’employeur, que seules les personnes ayant reçu une formation sont autorisées à utiliser un chariot élévateur.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association des commerçants de véhicules récréatifs du Québec, aux associations sectorielles paritaires et à l’ensemble des gestionnaires de mutuelles de prévention afin que leurs membres en soient informés.
- La CNESST produira un document intitulé Avis Danger pour éveiller l’attention des différents milieux de travail sur le danger réel lors d’un levage de charges suspendues sur les bras de fourches d’un chariot élévateur à mât vertical.