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Explosion mortelle chez Manufacturiers d’accessoires mortuaires : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête

Saint-Jean-sur-Richelieu, le 24 mars 2021

La CNESST rend publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail survenu à l’entreprise Manufacturiers d’accessoires mortuaires, le 13 mai 2020, à Farnham, ayant coûté la vie à un mécanicien et ayant brûlé gravement deux travailleurs.

Chronologie de l’accident

Le jour de l’accident, M. Robin Lafrance, mécanicien pour l’entreprise, s’affairait à des travaux mineurs dans la cabine de peinture liquide numéro 1 avec l’aide d’un collègue, également mécanicien. Les travaux consistaient en des modifications, des réparations et de l’entretien de certains équipements se trouvant dans la cabine de peinture. Au même moment, leur collègue peintre procédait au transvasement de produits inflammables à l’intérieur de la même cabine de peinture.

Alors que les trois travailleurs effectuaient leurs tâches respectives, une déflagration s’est produite à l’intérieur de la cabine de peinture, provoquant l’embrasement de celle-ci et des installations attenantes. Les secours ont été appelés sur les lieux, et les trois travailleurs ont été transportés à un centre hospitalier. M. Lafrance est décédé sept jours après l’accident, des suites de ses blessures. Ses deux collègues ont pour leur part subi de graves brûlures.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir trois causes pour expliquer l’accident :

  • Les modifications apportées par l’employeur à la cabine de peinture numéro 1, exposaient les travailleurs à une accumulation de vapeurs inflammables située à l’intérieur des limites inférieures d’explosivité et des limites supérieures d’explosivité.
  • Des travaux d'entretien étaient effectués dans une cabine de peinture alors que des vapeurs inflammables étaient présentes.
  • L’entretien des équipements de ventilation et de filtration était déficient, ce qui a eu pour effet d’altérer leurs capacités à évacuer adéquatement les vapeurs inflammables dans la cabine de peinture numéro 1.

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’employeur l’utilisation des cinq cabines à peinture de l’établissement. 

Dans les semaines et les mois qui ont suivi, l’utilisation de la cabine de peinture en poudre numéro 2 puis de la cabine de peinture liquide numéro 3 et enfin de la cabine de peinture en poudre numéro 1 a été autorisée à la suite des mesures de prévention mises en place, l’employeur ayant fait inspecter les cabines et obtenu la confirmation qu’elles étaient maintenant conformes à la Norme sur la pulvérisation des matières inflammables ou combustibles (NFPA 33).

La cabine de peinture liquide numéro 1, dans laquelle s’est produite la déflagration, et la cabine de peinture liquide numéro 2 ayant été détruites lors de l’accident, elles ont été remplacées par une nouvelle cabine de peinture liquide.

Comment éviter un tel accident

Pour prévenir les accidents liés aux travaux réalisés dans les cabines de peinture, l’employeur doit prendre les mesures suivantes :

  • remplacer les produits inflammables par des produits qui ne peuvent provoquer un incendie;
  • s’assurer que la ventilation fonctionne adéquatement et de façon optimale;
  • utiliser des outils et équipements adaptés aux emplacements dangereux;
  • informer les travailleurs des dangers de ces produits;
  • former les travailleurs quant aux méthodes de travail sécuritaires.

En vertu de la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.