Décès d’un travailleur de Rinox inc. écrasé sous une trémie : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à un travailleur de l’entreprise Rinox inc., le 28 avril 2022, à Terrebonne.
Chronologie de l’accident
Rinox inc. se spécialise dans la fabrication de produits de maçonnerie et d’aménagement paysager en béton. Le jour de l’accident, deux travailleurs étaient affectés au département des bennes et des agrégats. Soudainement, vers 12 h15, l’écran de contrôle de l’automate de production a affiché un problème à la balance située sous les trémies (entonnoirs en forme de pyramide renversée qui permet de déverser une substance) de granulats. Le premier travailleur a arrêté les machines de production, et le deuxième s’est rendu sous les trémies afin de vérifier les équipements et de cerner le problème. Pour ce faire, ce dernier a marché sur toute la longueur du corridor de service sous les trémies, jusqu’en dessous de la trémie no 1. Quelques secondes après son arrivée, celle-ci s’est effondrée en partie sur le travailleur, l’écrasant mortellement.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- La corrosion des parois de la trémie no 1 a compromis l’intégrité de ses points de support, entraînant leur surcharge jusqu’au point de rupture, ce qui a causé la chute de la trémie sur le travailleur.
- Les réparations antérieures de la trémie de granulats no 1 ont dissimulé la corrosion de ses parois, ce qui fait que l’employeur en maintenait l’utilisation.
À la suite de l’accident, la CNESST a notamment exigé de l’employeur qu’il s’assure de la solidité des trémies et que les réparations et les modifications apportées sont attestées par un ingénieur ou une ingénieure. L’employeur s’est conformé à ces exigences.
Comment éviter un tel accident
Pour éliminer les dangers d’effondrement d’une trémie suspendue, des solutions existent, notamment :
- mettre en place un programme d’inspection et d’entretien préventif;
- faire attester par une personne qualifiée les installations, les modifications ou les réparations apportées.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs et travailleuses. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires. Les travailleurs et travailleuses doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association béton Québec afin qu’elle en informe ses membres.
Également, la CNESST transmettra les conclusions de cette enquête à toutes les associations sectorielles paritaires ainsi qu’à l’ensemble des gestionnaires de mutuelles de prévention.