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Décès d’un travailleur de l’entreprise Tuiles et évier, survenu à Montréal, dans l’arrondissement Saint-Laurent : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête

Montréal, le 7 octobre 2020

La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à M. William Josue Calderon Solorzano, polisseur de composants en quartz, le 19 mars 2020, à Montréal.

Chronologie de l’accident

Le jour de l’accident, M. Calderon Solorzano effectuait le déchargement des dalles de quartz brut non palettisées restantes dans le conteneur. En début d’après-midi, il s’est joint à trois collègues pour les aider à décharger les deux derniers paquets de dalles. Pour ce faire, il est entré dans le conteneur et s’est positionné entre les paquets et la paroi du conteneur. Il a alors retiré une partie de la structure de stabilisation en bois, qui avait pour fonction de retenir entre elles les dalles restantes. C’est à ce moment qu’un premier paquet de dalles, d’une masse de 3 385 kilogrammes, a basculé et a coincé M. Calderon Solorzano contre la paroi du conteneur, au niveau thoracique. Quelques secondes plus tard, le second paquet de dalles a basculé et s’est appuyé sur le premier. Les services d’urgence ont été appelés, et son décès a été constaté sur les lieux.

Causes de l’accident

L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident.

  • Le retrait d’une partie de la structure de stabilisation des dalles de quartz restantes dans le conteneur a mené à l’instabilité et a permis leur basculement. En effet, pour éviter des bris au niveau des dalles de quartz lors du transport, elles doivent être retenues entre elles par une structure de stabilisation en bois qui les maintient en équilibre.
  • La méthode improvisée de déchargement ainsi que la formation déficiente exposaient le travailleur à un danger de coincement. Lors du déchargement, la structure de stabilisation des dalles de quartz doit être retirée suivant une méthode précise, pour permettre le déchargement sécuritaire et assurer la stabilité des dalles restantes dans le conteneur. Cette méthode n’était pas connue des travailleurs.

À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’employeur la manipulation des dalles de quartz présentes dans le conteneur ainsi que le déchargement des dalles de quartz des conteneurs, peu importe la dimension et la configuration intérieure de ces derniers. De plus une méthode de travail sécuritaire écrite portant sur la manipulation des dalles de quartz a été exigée.

Comment éviter un tel accident

Pour prévenir ce type d’accident, des solutions existent, notamment :

  • avant d’entreprendre des travaux, il faut s’assurer que l’organisation du travail et les méthodes et techniques utilisées pour l’accomplir sont sécuritaires et ne portent pas atteinte à la santé du travailleur dans le respect des règles en vigueur;
  • il est nécessaire d’informer le travailleur sur les risques reliés à son travail, de lui offrir la formation nécessaire et de lui fournir l’entraînement et la supervision appropriés.

En vertu de la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

Suivis de l’enquête

  • La CNESST transmettra les conclusions de son enquête aux employeurs enregistrés dans l’unité de classification « Fabrication de produits en pierre de taille », de même qu’à Marble Institute of America (MIA), afin de les sensibiliser aux risques présents lors du déchargement de dalles brutes non palettisées d’un conteneur.
  • La CNESST a délivré à l’employeur, Tuiles et évier, un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie entre 17 179 $ et 68 721 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 343 607 $ en cas de récidive.

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