Décès d’un travailleur bénévole heurté par un tronc d’arbre à Saint-Sixte : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à un travailleur bénévole de Service animation jeunesse de l’Outaouais (SAJO), le 3 novembre 2021, à Saint-Sixte.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, le travailleur bénévole et le responsable de l’entretien de SAJO effectuaient la préparation d’un terrain afin de construire une remise. Ils devaient abattre un érable qui se trouvait trop près d’une remise à bois déjà existante et qui aurait possiblement nui à la nouvelle construction. Le responsable de l’entretien a fait une entaille dans l’arbre. Un tracteur, dans lequel prenait place une autre travailleuse bénévole, a été utilisé pour pousser l’érable qui est tombé vers d’autres arbres et s’est encroué. Le responsable de l’entretien a alors commencé à débiter le tronc dans cette position. Après avoir coupé une quatrième section, l’arbre a basculé sur la toiture de la remise à bois. Le travailleur bénévole, qui se trouvait dans la zone d’abattage, s’est agrippé au tronc et a été soulevé par celui-ci, mais il a perdu sa prise et a chuté sur le dos au sol. L’érable a roulé sur le bord du toit et est tombé sur lui. Les secours ont été appelés sur les lieux. Le travailleur bénévole a été transporté à un centre hospitalier, où il est décédé trois jours plus tard.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- Le plan d’abattage était dangereux puisque l’arbre était volontairement encroué pour le débiter et que le travailleur bénévole se trouvait dans la zone d’abattage.
- Les mouvements imprévus et soudains de l’arbre combinés à la proximité du travailleur bénévole qui s’agrippait au tronc ont fait en sorte qu’il a fait une chute et que l’arbre lui est tombé dessus.
À la suite de l’accident, la CNESST a ordonné à l’employeur la suspension de tous travaux effectués à l’aide d’une scie à chaîne jusqu’à ce que des mesures pour éliminer le danger soient mises en place. À ce jour, l’interdiction est toujours en vigueur.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés à l’abattage d’arbres, des solutions existent, notamment :
- utiliser les techniques d’abattage reconnues dans le guide Abattage manuel, 2e édition de la CNESST et établir un plan d’abattage sécuritaire;
- établir une aire de travail et identifier une zone dite « dangereuse » visant à éviter qu’un travailleur se retrouve au pourtour ou sous l’arbre alors que des travaux d’abattage ou de débitage sont en cours;
- s’assurer que les travailleurs ont la formation, les équipements et la supervision nécessaires afin d’effectuer le travail de façon sécuritaire.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs et travailleuses. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête au Comité paritaire de prévention du secteur forestier, à l’Union des producteurs agricoles du Québec et à l’Association des camps du Québec afin que leurs membres en soient informés.
- Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant des programmes d’études concernant l’abattage d’arbres pour sensibiliser les futurs travailleuses et travailleurs.