Un travailleur projeté mortellement contre une structure de béton après avoir été happé par un arbre : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident de travail ayant coûté la vie, le 3 octobre 2018, à M. Stéphane Lévesque, manœuvre et opérateur pour Pavages J-M Beaulieu inc., sur un chantier routier à Hinchinbrooke.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Lévesque et son collègue s’affairaient à des travaux d’excavation à proximité d’un pont en construction. Un arbre devait être abattu et déplacé pour que les travailleurs puissent poursuivre leurs activités. Une fois au sol, l’arbre a été traîné, soulevé et déplacé à l’aide d’une pelle excavatrice. C’est lors de la manœuvre de déplacement, au moment où la pelle tournait sur elle-même, que l’arbre a happé M. Lévesque, le projetant contre la semelle de béton du pont. Les services d’urgence ont été appelés sur les lieux de l’accident, et le décès de M. Lévesque a été constaté.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- Le travailleur a été projeté contre une structure de béton après avoir été happé par un arbre manipulé à l’aide d’une pelle excavatrice;
- Le soulèvement et le déplacement d’un arbre abattu à l’aide d’une pelle excavatrice était une méthode de travail dangereuse puisqu’elle exposait les travailleurs du chantier à des dangers de happement et de projection.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit à l’entreprise Pavages J-M Beaulieu inc. d’abattre et de manipuler un arbre à l’aide d’une pelle excavatrice.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents liés à l’utilisation d’équipements lourds, des solutions existent, notamment :
- toujours privilégier l’utilisation d’une méthode sécuritaire et conforme pour le soulèvement et le déplacement des arbres, soit une méthode qui n’expose pas les travailleurs à des dangers de happement et de projection;
- assurer une supervision appropriée des différentes activités réalisées sur le chantier;
- ne jamais utiliser une pelle excavatrice pour la réalisation de travaux d’aménagement forestier (abattre, soulever ou déplacer des arbres).
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à l’Association de la construction du Québec, à l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec, à l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructure, à l’Association patronale des entreprises en construction du Québec, à l’Association des entrepreneurs en construction du Québec ainsi qu’à l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec, afin que leurs membres en soient informés.
- La CNESST a délivré au maître d’œuvre, l’entreprise Tisseur inc., un constat d’infraction. Pour ce type d’infractions, le montant de l’amende donnée varie de 16 793 $ à 67 176 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 335 882 $ en cas de récidive.
La CNESST, votre porte d’entrée en matière de travail
La CNESST offre aux employeurs et aux travailleurs une porte d’entrée unique et une expertise intégrée en matière de normes du travail, d’équité salariale et de santé et de sécurité du travail. Sa structure de gouvernance est paritaire. Elle a notamment pour mission de gérer le Fonds de la santé et de la sécurité du travail, un fonds entièrement autofinancé dont elle est fiduciaire.