Évaluer le niveau de risque par temps chaud
Calculer la température de l’air corrigée
Étape 1 : Prendre la température de l'air à l'ombre ou se référer à la station météo la plus proche du lieu de travail.
Étape 2 : Corriger la température en fonction de l'humidité relative.
- Correction des degrés à faire en fonction de l'humidité relative
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Humidité relative Correction des degrés à faire 20% enlever 2 °C 25 % enlever 1 °C 30 % pas d'ajustement 35 % ajouter 0,9 °C 40 % ajouter 1,8 °C 45 % ajouter 2,7 °C 50 % ajouter 3,5 °C 55 % ajouter 4,3 °C 60 % ajouter 5 °C 65 % ajouter 5,7 °C 70 % ajouter 6,4 °C 75 % ajouter 7,1 °C 80 % ajouter 7,7 °C 85 % ajouter 8,3 °C 90 % ajouter 8,9 °C
Étape 3 : Corriger la température en fonction de l’ensoleillement
- Lorsque la température de l’air et l’humidité sont mesurées sur les lieux de travail en cas :
- d’exposition aux rayons directs du soleil, ajouter 4,5 °C
- de travail sous un ciel nuageux ou à l’ombre, ajouter 2 °C
- de travail à l’intérieur, sans source de chaleur radiante, ne pas faire d’ajustement
- Lorsque la température de l’air et le taux d’humidité sont obtenus du service météorologique régional en cas :
- d’exposition aux rayons directs du soleil, ajouter 6 °C de travail
- sous un ciel nuageux ou à l’ombre, ajouter 3,5 °C
Étape 4 : Corriger la température en fonction de son habillement :
- si on porte une combinaison en coton (survêtement), ajouter 4,4 °C
- si on porte un vêtement imperméable, le facteur de correction sera plus grand et le risque sera sous-estimé; rester vigilant
Trouver où se situe le niveau de risque
Une fois calculée la température corrigée, trouver où elle se situe dans le tableau Niveaux de risque. Si elle se situe entre 2 chiffres, prendre le plus élevé.
La zone orangée indique que la durée des pauses prises chaque heure augmente en fonction de la température de l'air corrigée. La durée de la pause peut être moins élevée si elle est prise dans un endroit frais ou climatisé.
Des outils virtuels produits par l’IRSST peuvent aider à calculer la durée de ces pauses.
Déterminer le type de travail accompli pendant une période d’une heure
Le tableau propose 3 types de travaux :
- léger (travail de bureau, faire fonctionner une machine)
- moyen (se déplacer en faisant des efforts de poussée et de levée)
- lourd (travailler au pic et à la pelle)
Trouver le niveau de risque et appliquer les mesures préventives
Le niveau de risque est représenté par une couleur : vert foncé, vert pâle, jaune ou rouge.
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Zone verte - Risque faible
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Mesures préventives : certaines précautions doivent être prises
Avant les journées chaudes
- Préparer un plan d’action décrivant les mesures à prendre pendant les journées chaudes et tenant compte des conditions de travail (par exemple, les exigences de la tâche, l’équipement ou les vêtements portés).
- S’organiser pour pouvoir donner les premiers secours rapidement (système de communication, secouristes formés, entente avec un service d’urgence hospitalier, etc.).
- Informer les travailleurs et les superviseurs des dangers, des conditions propices aux coups de chaleur, des mesures préventives, des symptômes et des signes à surveiller, et des soins à donner en cas de malaise.
Pendant les journées chaudes
- Rappeler les mesures préventives aux travailleurs et aux superviseurs.
- Évaluer le risque plusieurs fois par jour.
- Fournir aux travailleurs de l’eau fraîche en quantité suffisante. S’assurer qu’ils y ont accès et qu’ils en boivent.
- Interrompre immédiatement le travail d’une personne qui présente des symptômes ou seulement un signe de malaise attribuable à la chaleur. Prévenir le secouriste et revoir les mesures de prévention en cas de malaise.
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Zone vert pâle - Risque plus grand pour les travailleurs non acclimatés à la chaleur
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Déterminer les mesures temporaires à prendre pour rendre les conditions de travail sécuritaires.
Habituellement, on considère qu'un travailleur n'est pas suffisamment acclimaté s'il s'agit de ses premières journées d'exposition à la chaleur (si c'est le début d'une vague de chaleur, s'il revient de vacances ou d'un congé de maladie ou s'il est nouvellement embauché).
Mesures préventives : attention aux travailleurs non acclimatés!
Les mesures inscrites dans la zone vert pâle doivent être appliquées en plus de celles qui figurent dans la zone vert foncé, mais seulement si les travailleurs ne sont pas acclimatés. On considère qu’il faut 5 jours sur 7 à un travailleur pour être considéré comme acclimaté, à condition qu’il accomplisse une tâche dont les exigences sont les mêmes et que les conditions thermiques restent constantes. Après cette période d’acclimatation de 5 jours, les mesures de la zone vert foncé devraient suffire à rendre le travail sécuritaire.
L’acclimatation commence à se perdre dès que les conditions thermiques sont intermittentes. Une perte significative de l’acclimatation est constatée au bout de 4 jours. Il est alors nécessaire de reprendre le processus d’acclimatation.
- Resserrer la surveillance pour reconnaître rapidement les symptômes et les signes de malaise.
- Mettre en application une ou plusieurs des mesures de prévention suivantes :
- ajuster le rythme de travail en fonction des conditions météorologiques en tenant compte des capacités des travailleurs et de leur adaptation à la chaleur
- remettre à plus tard ou à une période plus fraîche de la journée les tâches physiques non essentielles
Si les travailleurs sont acclimatés, les mesures de la zone vert pâle n’ont pas à être appliquées.
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Zone jaune - Risque de plus en plus grand
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Mesures préventives : rendre les conditions de travail sécuritaires.
Pour être en mesure de poursuivre les activités, des mesures doivent être prises pour rendre les conditions de travail sécuritaires. Commencer par appliquer les mesures indiquées aux points 1 à 7 (zones vert pâle et jaune), puis réévaluer la situation. Le risque doit se situer dans les zones vertes, sinon vous devez aussi appliquer la mesure du point 8.
- Attribuer un travail plus léger.
- Aménager des zones de travail et de repos à l’ombre, dans un endroit frais ou climatisé.
- Faire une rotation des tâches.
- Favoriser le travail en équipe.
- Fournir des aides mécaniques à la manutention.
- Utiliser un ventilateur pour créer un mouvement d’air en direction des travailleurs si la température de l’air n’est pas trop élevée.
- Évacuer la chaleur et la vapeur d’eau des bâtiments au moyen d’un système de ventilation et isoler les sources de chaleur radiante.
- Accorder des pauses aux travailleurs toutes les heures et leur interdire de travailler isolés.
Les pauses doivent être de plus en plus longues à mesure que la température de l’air corrigée (TAC) augmente. La pause peut être écourtée si elle est prise à l’ombre ou dans un endroit frais.
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Zone rouge - Risque très élevé et plus grand pour les travailleurs non acclimatés
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Mesures préventives : permettre la poursuite des activités en toute sécurité.
En présence d’un risque élevé, la mise en place de mesures préventives devient trop limitante (ex. : temps de travail extrêmement court et période de pause très longue). Il est alors préférable d’interrompre le travail.
Pour être en mesure de poursuivre les activités, les conditions de travail doivent être rendues sécuritaires immédiatement. Le risque doit se situer dans les zones vertes si les travailleurs ne prennent pas de pauses, ou dans la zone jaune s’ils prennent une ou des pauses toutes les heures.
Exemple
Un travailleur doit exécuter une tâche physique (travail de niveau lourd) à l’extérieur, en plein soleil.
La température de l’air mesurée sur le site se situe à 29 ˚C et l’humidité relative, à 50 %.
La température de l’air corrigée est donc égale à 29 + 4,5 (soleil) + 3,5 (humidité), soit à 37 ˚C.
À cette température, pour un travail lourd, le risque se situe dans la zone jaune.
Pour rendre les conditions de travail sécuritaires, l’employeur doit reporter la tâche physique à une période plus fraîche de la journée et réaffecter le travailleur à un travail de niveau moyen, à l’abri du soleil. Après avoir appliqué ces mesures, l’employeur réévalue le risque. La température de l’air corrigée est maintenant de 34,5 ˚C et, comme le travail est moyen, le risque se situe dans la zone vert foncé. Les mesures prises ont donc réussi à rendre les conditions de travail sécuritaires.
Si ces mesures n’avaient pas suffi à faire passer le niveau du risque du jaune au vert foncé, l’employeur aurait dû prendre d’autres mesures ou accorder des pauses au travailleur, de préférence à l’ombre ou au frais.
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Zone bleue - Déterminez la quantité d’eau à boire
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En dessous de 39,5 ˚C : boire un verre d’eau toutes les 20 minutes
Entre 39,5 et 41,7 ˚C : boire un verre d’eau toutes les 15 minutes
41,7 ˚C et plus : boire un verre d’eau toutes les 10 minutesUn verre = 250 ml (8 oz)
Ne jamais boire plus de 1,5 litre d’eau par heure.