Aller au contenu principal

Critères pour un échafaudage sécuritaire

Pour être solides et sécuritaires, les échafaudages doivent être montés conformément à certains critères. L’installation des échafaudages métalliques de plus de 18 m (60 pi) de hauteur doit être conçue par un ingénieur. Les plans, y compris les procédés d’installation et de démontage, doivent être transmis à la CNESST avant leur mise en œuvre.

Critères

Stabilité du sol et assise

Le sol doit résister aux charges et ne présenter ni affaissement ni déplacement.

Des soles ou des longrines doivent être utilisées lorsque le terrain n’est pas assez ferme, ou si on prévoit monter des matériaux lourds dans l’échafaudage.

L’échafaudage doit être fixé à des soles (madriers) avec ou sans vérin à vis pour fournir une assise solide. Si le terrain est dénivelé ou qu’un tassement du sol est prévisible, on doit utiliser des vérins à vis. On ne doit jamais utiliser des empilements de briques ou de blocs de béton pour supporter un échafaudage.

Assemblage

L’échafaudage doit être contreventé à l’aide de croisillons de chaque côté des cadres.

Des verrous verticaux doivent être utilisés pour fixer les cadres l’un sur l’autre si l’échafaudage :

  • compte plus de 2 cadres de hauteur (3 m)
  • est monté sur des roues
  • est haubané ou ancré à un mur
Amarrage

L’échafaudage doit être stabilisé avec des ancrages au mur lorsque sa hauteur dépasse 3 fois la plus petite dimension de sa base. On doit compter un ancrage au mur pour 3 cadres de hauteur.

Un système d’amarrage doit être prévu pour fixer l’échafaudage à la structure du bâtiment. Il peut être constitué :

  • d’étrésillons bloqués dans des ouvertures
  • de liaisons de l’intérieur du bâtiment
  • d’éléments scellés tels que des chevilles placées dans la construction

Les amarres doivent être rigides et pouvoir supporter les charges de l’échafaudage et résister au vent. Les amarres doivent minimalement pouvoir résister à une charge de 225 N/m (15,4 lb/pi) de longueur du plancher de l’échafaudage. Lorsqu’une toile ou un filet de protection est installé sur un échafaudage, le nombre et le type d'ancrages doivent être conformes au plan d'un ingénieur ou aux recommandations du fabricant. Pour les échafaudages de moins de 18 m, les ancrages peuvent aussi être conformes aux exigences du CSTC en tenant compte qu’il s’agit d’une toile ou d’un filet, ainsi que de la région où ils sont installés.

Pour amarrer à la construction des échafaudages sur cadres métalliques, il est important de suivre les indications fournies par le constructeur ou, s’il y a lieu, les plans de l’ingénieur.

En l’absence d’indications, il est nécessaire d’amarrer l’échafaudage à des intervalles ne dépassant pas 3 fois la largeur minimale de sa base. Par exemple, un échafaudage composé de cadres métalliques ayant une largeur de 1,5 m (5 pi) et espacés de 3 m (10 pi) doit être amarré tous les 4,5 m (15 pi) de hauteur, et à l’horizontale, minimalement tous les deux montants.

Plancher

Le plancher doit :

  • être fixé pour éviter tout basculement ou glissement
  • couvrir tout l’espace de travail
  • avoir une largeur minimale libre de 480 mm
  • être éloigné au plus de 350 mm de la construction

La résistance du plancher doit être nettement supérieure au poids de la charge qu’il supporte.

À titre d’exemple, il faudra un plancher constitué d’une double épaisseur de madriers pour supporter des matériaux empilés, en plus des travailleurs et de leurs outils lorsque la distance entre les appuis des madriers est de 3 m.

Inspection des madriers d’échafaudage en bois d’œuvre

Les madriers en bois d’œuvre servant de planchers d’échafaudage peuvent présenter certains défauts. Parce qu’ils amoindrissent la résistance du bois, ces défauts augmentent les risques de chute et compromettent la sécurité des travailleurs.

Qualité des madriers

Pour être mis en service, les madriers d’échafaudage en bois d’œuvre doivent être de qualité équivalente ou supérieure à celle de l’épinette de catégorie n˚ 1 et estampillés comme tels suivant la norme NLGA par le Conseil de l’industrie forestière du Québec, un organisme accrédité par la Commission canadienne de normalisation du bois d’œuvre.

Test de résistance

Tous les madriers d’une longueur excédant 2,1 m entre leurs points d’appui doivent être testés et estampillés suivant la norme CSAS269.2-M87 : Échafaudages avant d’être mis en service.

Inspection régulière des madriers

Il faut inspecter régulièrement les madriers. Des défauts importants, occasionnés par l’usure, peuvent compromettre leur résistance. Ceux qui présentent ces défauts doivent être éliminés.

Défauts importants entraînant le rejet des madriers
Défauts Précisions
Fente Se débarrasser de tout madrier présentant une fente plus longue que sa largeur.
Gerce Se débarrasser de tout madrier présentant une gerce plus longue que sa largeur. La gerce consiste en une séparation du bois en travers des anneaux de croissance. Elle résulte ordinairement du séchage.
Roulure Tout madrier présentant une roulure excédant 50 mm (2 po) de profondeur doit être éliminé. La roulure, une séparation longitudinale du bois entre les anneaux de croissance ou à travers eux, résulte de l'action du gel ou d'un traumatisme subi par l'arbre.
Trait de scie Tous les madriers présentant un trait de scie d'une profondeur excédant 8 mm (5⁄16 po) doivent être éliminés.
Nœud lâche Tout madrier comportant un nœud lâche (ou vicieux) excédant 38 mm (1 1⁄2 po) de diamètre doit être rejeté.
Nœud encastré et nœud entremêlé  Se débarrasser de tout madrier comportant un nœud encastré ou un nœud entremêlé excédant 50 mm (2 po) de diamètre.
Flache Tout madrier présentant une flache (ou creux) d'une profondeur de 25 mm (1 po) qui s'étend sur plus du quart de sa longueur doit être éliminé.
Pourriture La pourriture du bois, dont l'ampleur est difficile à mesurer, prouve que ses propriétés mécaniques se sont détériorées. Pour cette raison, tout bois altéré, piqué ou présentant une carie alvéolaire doit être éliminé.
Garde-corps d’un échafaudage

Un garde-corps doit être installé sur tous les côtés extérieurs du plancher de travail et autour de toute ouverture non couverte. Il est constitué d’une lisse supérieure, entre 1 m (39 po) et 1,2 m (47 po) au-dessus du plancher, d’une lisse intermédiaire à mi-hauteur et d’une plinthe fixée à l’intérieur des poteaux. Il est obligatoire dès que l’échafaudage atteint 3 m, et fortement recommandé dans tous les cas. Une plinthe n’est pas nécessaire lorsque le plancher est uniquement utilisé comme surface de circulation.

Si la distance entre le plancher de l’échafaudage et la surface de travail est de moins de 35 cm (14 po), il n’est pas nécessaire d’installer un garde-corps sur ce côté.

Moyen d’accès

Le moyen d’accès d’un échafaudage de plus de 18 m doit obligatoirement être un escalier. Dans les autres cas, une échelle peut être utilisée. L’accès peut aussi se faire par le bâtiment.

Distance des lignes électriques

L’employeur doit veiller à ce que personne n’effectue un travail pour lequel une pièce (pièce de revêtement extérieur ou d’un autre matériau manipulé), une charge, un échafaudage, un élément de machinerie ou une personne risque de s’approcher d’une ligne électrique à moins de la distance minimale spécifiée dans ce tableau.

Distance minimale

À plus de :

Pour une tension :

3m inférieure à 12,5 kV
5 m de 125 à 250 kV
8 m de 250 à 550 kV
12 m supérieure à 550 kV
Mesures pour l’échafaudage mobile

L’échafaudage mobile doit être installé sur une surface ferme, nivelée et libre de tout obstacle. 

Il doit être muni d’un dispositif de blocage sur les roues permettant de l’immobiliser.

Lorsqu’un travailleur se trouve dans l’échafaudage, on ne doit pas le déplacer.

Lois et règlements