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Représentation juridique sans frais des travailleurs pour des plaintes en matière de normes du travail

Marlène Iradukunda
Marlène Iradukunda
Avocate en normes du travail
Photo : Pub Photo

Marlène Iradukunda nous transmet sa passion pour son métier d’avocate en normes du travail. Vous découvrirez comment elle accompagne les travailleuses et travailleurs non syndiqués dans leur processus de plainte, ainsi que les employeurs, pour en arriver à une entente.

Quel est votre titre et depuis combien de temps êtes-vous employée de la CNESST?

Je suis avocate en normes du travail à la Direction générale des affaires juridiques. J’occupe ce poste depuis décembre 2018.

Quelle est votre clientèle type et quels services lui offrez-vous?

Notre clientèle est très diversifiée à la Direction générale des affaires juridiques, parce que nos services en lien avec les dossiers touchant les normes du travail s’adressent à l’ensemble des travailleuses et travailleurs non syndiqués, peu importe leur type d’emploi. Les dossiers récurrents que nous devons traiter portent sur les congédiements et les salaires qui n’ont pas été versés correctement. Notre but est de représenter les intérêts des travailleurs et d’essayer d’arriver à des ententes avec leurs employeurs, pour ainsi éviter les débats judiciaires.

Nous offrons et effectuons un travail d’accompagnement des clientèles. Nous faisons notamment une étude de dossier pour expliquer à la personne qui porte plainte à quoi elle peut s’attendre quant au processus judiciaire. Nous essayons ensuite de trouver une entente avec son employeur. Si aucune entente ou aucun contrat à l’amiable n’est mis en place, nous représentons la personne devant les tribunaux sans frais, soit au Tribunal administratif du travail, à la Cour du Québec ou à la Cour supérieure.

Nous traitons tous les aspects du travail, notamment l’aspect salarial, comme :

  • le paiement du salaire ou des heures supplémentaires
  • le paiement des vacances
  • le paiement des jours fériés

Nous nous occupons aussi des dossiers jugés plus personnels et délicats, comme ceux de :

  • harcèlement psychologique ou sexuel au travail
  • congédiement basé sur la discrimination

Quelles sont vos principales tâches? À quoi ressemble une journée type, pour vous?

Nos journées types sont toujours différentes et c’est pour cela que c’est aussi passionnant de travailler dans ce milieu selon moi! Je dois faire une multitude de tâches qui dépendent des dossiers que je traite. Si je travaille sur un nouveau dossier, je me concentre sur les contacts avec la personne qui porte plainte. Je la rencontre et écoute ce qui lui est arrivé. Au fur et à mesure que le dossier avance, je communique avec l’employeur pour écouter sa version des faits et voir la possibilité d’en venir à une entente à l’amiable. Lorsque les étapes finales du dossier approchent et qu’aucune entente n’a été mise en place, je me prépare pour plaider le dossier à la Cour.

Une journée type pourrait être de recevoir des appels de travailleuses et travailleurs, d’employeurs et d’avocats tout en me préparant pour une audience ou un procès qui aura lieu quelques jours plus tard. Ces appels me permettent parfois de faciliter la compréhension de la Loi auprès des travailleurs et des employeurs. Je peux aussi faire des négociations pour une travailleuse ou un travailleur. C’est un mélange de toutes les étapes!

Que trouvez-vous le plus stimulant dans votre travail?

« J’aime aider à résoudre des conflits. C’est gratifiant et tellement passionnant! »

Ce que je trouve qui est réellement stimulant dans mon travail, c’est la diversité des mandats que nous avons. Aucun de nos mandats n’est monotone, car ils ont tous un élément qui nous met au défi. Mon cerveau est toujours stimulé! J’aime aller à la Cour et aux tribunaux pour plaider devant les juges. Plaider est une activité stimulante pleine d’adrénaline!

Je trouve que mon métier me permet de redonner à la société, car je représente une clientèle qui se voit parfois fragile ou marginalisée.

Qu’avez-vous constaté comme évolution dans votre domaine depuis que vous pratiquez ce métier?

J’ai remarqué une plus grande complexité des dossiers au fil des années. Par exemple, le marché du travail est confronté à une pénurie de main-d’œuvre et à des changements en matière d’organisation du travail, ce qui engendre de nombreux défis.

Les lois, quant à elles, évoluent. De nouvelles lois sont créées. Ainsi, les plaintes changent. Par exemple, quelqu’un peut maintenant faire une plainte pour harcèlement psychologique ou sexuel 2 ans après le dernier événement. Avant, les victimes n’avaient que 90 jours pour déposer leur plainte. Elles pouvaient ne pas être en mesure de le faire psychologiquement dans ce si court délai. C’est donc un changement important.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait occuper un poste comme le vôtre?

Tu dois être assez flexible et être prêt à t’adapter. Nous avons tellement de mandats diversifiés que tu ne vas presque jamais faire la même chose. Tu vas avoir plusieurs situations différentes à gérer et tu dois être prêt à t’adapter à celles-ci.

Quelle a été votre plus belle expérience avec la clientèle dans le cadre de votre travail?

Je ne peux certainement pas dire qu’il n’y en a une qu’une seule. Cependant, le type de situation qui me fait le plus plaisir est sans doute lorsque je réussis à résoudre un conflit. J’ai vraiment l’impression d’avoir fait une différence dans la vie des personnes. Ce sentiment fait vraiment chaud au cœur!

Un mot de la fin?

Nous effectuons un travail important à la CNESST et je suis fière de faire partie d’une telle équipe. J’aime beaucoup mon emploi!