Facteurs de vulnérabilité
Quand vous embauchez des travailleuses et des travailleurs, tenez compte des facteurs de vulnérabilité auxquels ils pourraient être confrontés. Ces facteurs sont susceptibles :
- de nuire à la :
- communication entre les travailleurs, le superviseur et l’employeur
- compréhension de leurs droits et obligations en matière de travail
- d’augmenter :
- la probabilité de subir une lésion professionnelle
- la durée du processus de réadaptation et de retour au travail à la suite d’une lésion professionnelle
- le risque d’atteinte à leurs droits en matière de travail
Qui est plus susceptible de présenter des facteurs de vulnérabilité?
Ces travailleuses et travailleurs peuvent présenter plus de facteurs de vulnérabilité :
- personnes issues de l’immigration
- travailleuses et travailleurs étrangers temporaires
- jeunes
- personnes ayant perdu leur emploi
- personnes retraitées qui retournent sur le marché du travail
- travailleuses et travailleurs occupant des postes temporaires
Voici 4 grands facteurs de vulnérabilité à considérer dans votre démarche de prévention ainsi que lors de l’accueil et de l’intégration de nouveaux travailleurs. À noter que certaines personnes peuvent cumuler plusieurs facteurs de vulnérabilité.
1. Situation de nouveauté
Les travailleuses et travailleurs en situation de nouveauté doivent rapidement s’adapter à la culture sociétale et organisationnelle de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Le défi peut être plus grand lorsqu’ils sont issus de l’immigration, permanente ou temporaire. Parfois ils occupent un emploi dans un secteur d’activité différent de celui qu’ils occupaient dans leur pays d’origine.
La nouveauté en emploi constitue un facteur de vulnérabilité des plus déterminants. Les travailleurs en situation de nouveauté peuvent méconnaître les risques ou les conditions de travail, ainsi que les règles entourant la santé et la sécurité du travail, les normes du travail ou l’équité salariale. Ils peuvent être peu familiers avec les méthodes et les outils de travail et les mesures de prévention.
Les travailleurs issus de l’immigration ou les travailleurs étrangers temporaires doivent en plus se familiariser avec des droits et obligations en matière de travail différents de leur pays d’origine.
2. Situation de précarité ou d’isolement
La précarité, dont celle liée au statut dans le pays et à la situation économique, peut entraîner chez les travailleuses et travailleurs :
- une crainte de perdre leur emploi ou de perdre leur statut d’immigration
- un désengagement dans les mécanismes de participation à la prévention
- une sous-déclaration des lésions professionnelles
- une augmentation du rythme de travail et une plus grande prise de risque
- une réticence à soulever des préoccupations en lien avec les conditions de travail, les directives de l’employeur et les façons de faire dans le milieu de travail
- une tolérance des comportements s’apparentant à du harcèlement psychologique ou sexuel
- des craintes de représailles face à l’exercice d’un droit
Certains travailleurs peuvent vivre de l’isolement géographique et social. Ils se retrouvent loin de leur famille et de leur réseau de soutien habituel ou ils travaillent à l’extérieur des centres urbains, comme c’est le cas pour de nombreux travailleurs étrangers temporaires. Ces situations peuvent affecter leur bien-être psychologique et donc, augmenter leur risque de subir un accident du travail ou de contracter une maladie professionnelle.
La crainte de subir des représailles ou de perdre leur emploi peut aussi amener les travailleuses et travailleurs à se taire, par exemple, face à des situations conflictuelles ou de harcèlement dont ils pourraient être victimes ou témoins, ce qui nuit au maintien d’un milieu de travail sain.
3. Barrières linguistiques
Les barrières linguistiques peuvent constituer un important frein à l’acquisition de connaissances relatives aux droits et aux obligations en matière de travail ainsi qu’à l’apprentissage des connaissances et des compétences liées à la santé et sécurité du travail. Elles peuvent aussi provoquer de l’incompréhension ou des malentendus au sujet des risques immédiats dans le milieu de travail.
Une travailleuse ou un travailleur qui ne parvient pas à s’exprimer clairement en français peut avoir de la difficulté à communiquer avec ses collègues et son employeur, ce qui peut contribuer à son isolement et nuire à sa santé psychologique. Cette personne peut parfois mal comprendre les directives liées à ses tâches et avoir de la difficulté à :
- poser des questions
- faire part de ses préoccupations
- signaler la présence d’un risque
- faire répéter un collègue par gêne
À la suite d’une lésion professionnelle, les barrières linguistiques peuvent avoir un impact significatif dans le processus d’indemnisation et de réadaptation, comme :
- rendre difficile pour la travailleuse ou le travailleur la transmission d’informations pertinentes aux intervenants impliqués dans son dossier
- augmenter les délais de traitement de la demande
4. Différences culturelles et méconnaissance des lois, des droits et des obligations
Les pratiques de prévention et les lois en matière de travail peuvent varier d’un pays à l’autre, ce qui peut avoir un effet sur les attitudes, perceptions et comportements à propos :
- des risques professionnels
- de la prévention des accidents, des maladies ou du harcèlement au travail
- du processus de réadaptation à la suite d’une lésion professionnelle
Certains travailleurs sont peu familiers avec ce qui est applicable au Québec concernant :
- les pratiques de prévention
- le régime de santé et de sécurité du travail
- l’équité salariale
- les normes du travail
Ils sont donc plus à risque de méconnaître les droits et obligations des travailleuses et travailleurs ainsi que les droits et obligations des employeurs.