Aide-élagueur pour une entreprise de coupe d’arbres heurté mortellement par une branche à Gatineau : la CNESST dévoile les conclusions de son enquête
La CNESST rend aujourd’hui publiques les conclusions de son enquête sur l’accident du travail ayant coûté la vie à M. Denis Masson, aide-élagueur au service de l’entreprise de coupe d’arbres appartenant à Omer et Bermin Laviolette, le 16 juillet 2018, à Gatineau.
Chronologie de l’accident
Le jour de l’accident, M. Masson, son employeur et un collègue se trouvaient sur une propriété privée à Gatineau, où ils devaient abattre un cèdre haut d’une quinzaine de mètres. Alors que l’employeur se trouvait dans l’arbre, à une hauteur de 5 mètres, pour en couper une section, son collègue, au sol, guidait avec une corde la descente des branches coupées (méthode de rétention). Tandis qu’une branche longue de plusieurs mètres était dirigée vers le bas, M. Masson, qui agissait en tant qu’aide à l’homme au sol, a constaté que la branche risquait d’arracher le fil d’alimentation électrique reliant la remise à la maison. Il s’est alors déplacé dans la zone de chute des branches, a saisi l’extrémité de la branche qui était accessible et l’a tirée pour la dégager du fil électrique. Sous la force exercée, la branche sur laquelle la corde prenait appui a cassé et a heurté M. Masson à la tête. Ce dernier a été transporté par un collègue au centre hospitalier, où il est décédé quelques jours plus tard des suites de ses blessures.
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
- L’absence d’organisation du travail a fait en sorte que le travailleur s’est retrouvé dans la zone de chute des branches pendant les travaux de démontage de l’arbre. Entre autres, il n’y avait pas de système de communication efficace entre les travailleurs, indispensable pour ce genre de travaux, ni de délimitation de la zone dangereuse;
- La méthode de démontage par rétention a été mal appliquée. Entre autres, la technique de démontage reconnue, qui prescrit de réduire la branche sur son extrémité en revenant progressivement vers le tronc, n’a pas été appliquée. De plus, le choix de la branche de support et la position du point d’ancrage sur celle-ci étaient inadéquats.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit tout travail d’élagage effectué par des travailleurs. Pour que la reprise de travaux soit autorisée, l’employeur devra, entre autres, établir des procédures de travail sécuritaires. À ce jour, l’interdiction n’a toujours pas été levée.
Comment éviter un tel accident
Pour prévenir les accidents dans le domaine de l’arboriculture-élagage, des solutions existent, notamment :
- identifier les dangers présents sur le lieu de travail avant d’entreprendre des travaux;
- planifier l’exécution du travail et en communiquer les détails aux travailleurs;
- toujours travailler selon les règles de l’art et utiliser les pièces d’équipement de protection requises.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
- La CNESST transmettra les conclusions de son enquête à la Société internationale d’arboriculture Québec, à l’Association québécoise des arboriculteurs commerciaux ainsi qu’à la Fraternité provinciale des ouvriers en électricité afin que leurs membres en soient informés;
- Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant le programme d’études Arboriculture-élagage pour sensibiliser les futurs travailleurs.
Pour en savoir plus
Pour plus d’information sur la prévention des accidents du travail en arboriculture-élagage : cnesst.gouv.qc.ca/elagage
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